Le “Rapport annuel 2024 de l’Assurance Maladie – Risques professionnels – Éléments statistiques et financiers” de novembre 2025 est un document essentiel pour faire le point sur les faits marquants et les chiffres clés de l’année 2024 : il fournit un aperçu complet de la situation de la branche AT/MP en France.
En 2024, la tendance observée depuis 2022 se maintient, marquée par une diminution des accidents du travail (AT) et une hausse des maladies professionnelles (MP).
Néanmoins cette stabilité apparente cache des tendances de fond qui persistent : ainsi la sinistralité globale diminue légèrement mais le nombre de décès toutes causes confondues (Accidents du Travail, Maladies Professionnelles et Accidents de Trajet) continue de croître d’année en année pour atteindre 1 297 décès en 2024.
Côté résultats financiers et montants des indemnités, voici les chiffres clés :
En 2024 le nombre d’accidents du travail ayant entraîné un arrêt a légèrement reculé (549 614 contre 555 803 en 2023), poursuivant la baisse constatée depuis 2021(post-Covid), alors même que le nombre de salariés se redresse depuis la fin de la pandémie.
Mais le nombre de journées d’incapacité temporaire suite à un accident du travail croit : 49 M en 2022, 51 M en 2023 et 54 M en 2024.
Les données font état de 764 décès reconnus suite à un accident du travail.
La baisse du nombre d’accidents du travail (AT) observée entre 2019 (avant la pandémie de Covid) et 2024 s’explique par une diminution de la sinistralité réelle, et non par des changements dans les effectifs salariés.
Néanmoins on observe de fortes disparités sectorielles.
Le secteur qui compte le plus grand nombre d’AT reste le secteur des services (28 % des accidents indemnisés). Ensuite viennent le BTP, le secteur de l’alimentation et des transports.
Si on regarde le taux de fréquence, ces quatre secteurs ont aussi les TF les plus élevés BTP (25,1 ‰), les transports (21,5 ‰) et les services (23,6 ‰).
La classification des risques responsables des accidents du travail (AT) demeure inchangée par rapport aux années précédentes.
Voici les 5 principaux risques identifiés comme étant la cause de la majorité des accidents du travail (AT) en 2024:
Il est à noter que les chutes de plain-pied et les chutes de hauteur représentent ici plus du quart des AT.
Si la part des manutentions manuelles est en baisse, celle des 4 autres risques est en croissance.
Les malaises sont toujours la première cause de décès suite à un accident de travail
Sur 764 décès suite à un accident de travail en 2024, près de 60 % des décès sont dus à des malaises, 24 % des décès ont une origine professionnelle identifiée et 13 % sont la conséquence d’accidents routiers.
146 décès sont survenus dans le secteur du BTP, 178 dans les transports et 138 concernant le domaine des services. Ce sont les 3 secteurs qui comptent le plus de décès.
Moins de 3 % (22 décès) concernent les jeunes salariés (moins de 25 ans).
Comme les années précédentes, on note que les malaises sont rarement la cause du décès chez les moins de 25 ans, alors qu’ils représentent plus de la moitié des décès des salariés plus âgés.
Mais on remarque la même tendance concernant le moment de survenue du décès. Si 22 % des décès surviennent dans l’année suivant la prise de poste du salarié chez les plus de 25 ans, chez les plus jeunes, 59 % des décès concernent des salariés qui ont moins d’un an d’ancienneté.
En 2024, les accidents de trajet restent stables après une forte augmentation en 2023 (94 654 accidents de trajet en 2023, contre 94 023 et en 2023 et 89 483 en 2022). Ils représentent 14 % des sinistres reconnus. Les nouvelles mobilités représente une proportion croissante des causes d’accidents.
L’IF tous secteurs confondus est de 4,6 ‰, soit 4,6 accidents pour 1 000 salariés en 2024, soit un chiffre stable par rapport à 2023.
La perte de contrôle d’un moyen de transport (56 %) ; et les chutes (26 %) et les faux pas sans chute (5 %) sont les principales causes des accidents de trajet.
La proportion des accidents de trajet impliquant des ‘bicyclettes, patinettes’ a nettement augmenté depuis 2017. Bien que légèrement inférieure aux deux années précédentes, cette cause représentait 7,6 % des accidents de trajet codés en 2024, un chiffre qui reste significativement supérieur au niveau de 2017 (3,6 %).
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